LA CHAUSSÉE DES PYRÉNÉES

La chaussée et le col des Pyrénées

Ce sentier longe une section de la voie romaine de (Caesaraugusta) Saragosse, suit le cours de la rivière Irati de Sangüesa à Ekai, traverse le bassin d’Urrobi, monte par Artzibar jusqu’à Orreaga-Roncesvalles et descend par Luzaide-Valcarlos vers (Burdigala ) Bordeaux.


Il a été construit vers le 1er siècle avant JC et mesure entre six et huit mètres de large, avec des pentes ne dépassant pas 6%. La route a été utilisée pour les armées, le courrier, les charrettes de marchandises lourdes… jusqu’à la chute de l’Empire romain. Il a ensuite été abandonné en raison de son mauvais état, mais était encore utilisé comme piste équestre jusqu’à ce que de nouvelles routes soient posées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Le tracé s’est confirmé avec la découverte de six jalons. Il s’agissait de repères en pierre placés au bord de chaque mille (milla passum), équivalent à 1 481 mètres, et comprenant des informations sur l’empereur qui a construit la route ou ordonné ses réparations, ainsi que la distance jusqu’au prochain mansio ou civitas.

POUR PLUS D’INFORMATIONS:

La chaussée dans le secteur d’Artzibar/Vallée d’Arce
Informations concernant le sentier qui suit la chaussée romaine des Pyrénées dans le secteur d’Artzibar/Vallée d’Arce.

Article à propos de la chaussée
Article sur le tracé de la chaussée et la découverte de bornes milliaires entre Campo Real/Fillera et Saint-Jean-Le-Vieux/Donazaharre publié en 2017 (disponible en pdf).

Megalitos Txoperena
Différentes informations concernant les anciens chemins et la chaussée romaine des Pyrénées sont consultables sur le site www.megalitos.txoperena.es

PRÉCÉDENTS HISTORIQUES

D’une façon ou d’une autre, les sources classiques font référence à une voie qui traversait les Pyrénées occidentales — la voie Iter XXXIV — et à ses villas. Ptolémée, l’Itinéraire d’Antoine et un auteur anonyme de Ravenne se réfèrent tous trois à un site nommé Iturissa ou Eturissa, situé aux abords de ce passage de montagne. À l’heure actuelle, nous ne connaissons cependant aucune donnée, aucune documentation écrite, susceptible de nous éclairer sur la date à laquelle cette voie fut créée ou ouverte.

L’exploration de cette voie en partant du bassin de Pampelune vers le nord a permis d’identifier un petit tronçon de l’ancien chemin qui conduit à Zubiri. Des coupes y ont été réalisées dans ce que l’on pensait être le revêtement, mais elles n’ont pas donné de résultat positif jusqu’à présent. La possibilité d’un tracé différent passant par la vallée d’Esteribar a également été écartée.

RECHERCHES ET PROSPECTIONS

À partir de 2008, une équipe de la Société scientifique Aranzadi a réalisé des travaux de prospection terrestre dans le nord de la Navarre pour rechercher d’anciens chemins en s’intéressant principalement au tracé des chaussées de l’époque romaine. En l’occurrence, son but était de localiser d’éventuelles ramifications de cette voie sur le versant du sud du passage d’Ibañeta (col de Roncevaux) en direction de Bordeaux, ainsi que les services et structures correspondants (comme les bornes milliaires). Aux alentours de ces voies, de nombreux sites inédits de l’Âge du Fer ont également pu être décrits.

Les recherches se sont appuyées sur une étude détaillée du terrain, sur la consultation d’une cartographie variée et celle d’anciennes photographies susceptibles de fournir des indices sur des vestiges éventuels, afin de sélectionner les zones les plus propices au tracé potentiel de la voie. Toutes ces preuves supposées ont été vérifiées au moyen de prospections terrestres ou de sondages archéologiques sur le site. Dans les lieux où la présence de la chaussée a été identifiée, on a documenté les traces laissées par le travail de pics sur la roche, différents stades de préparation du terrain et les vestiges de différents niveaux du revêtement.

Vol général à travers l’itinéraire identifié de la route.

Auteur: Eneko Martínez Iturri