SITE ARCHÉOLOGIQUE DE ARTZI

Site archéologique de Artzi

Ce gisement se situe sur une zone nommée El Soto, sur les terres de la commune d’Artzibar/Vallée d’Arce, à environ 25 km d’Iruñea/Pampelune (au nord-ouest de la Navarre), entre les localités de Nagore et de Zandueta. Il se trouve à l’emplacement de l’ancienne seigneurie Artzi/Arce dont il ne reste plus aujourd’hui que le palais, l’église Santa María et les vestiges de quelques demeures.

Les vestiges archéologiques se trouvent sur la rive orientale de l’Urrobi, au nord de la NA2040. L’église et le palais se retrouvèrent au sud de la route construite en 2004 qui divisa la zone en deux.

Ce gisement a toujours été étroitement relié à la chaussée romaine dont il n’est distant que de quelques mètres. D’après les informations dont nous disposons aujourd’hui, cette chaussée devait courir sur la rive ouest de l’Urrobi et traverser toute la vallée du nord au sud. Aujourd’hui, le site a été aménagé pour permettre de parcourir la chaussée à pied. Vous trouverez de plus amples informations sur « parcourez le sentier ».

POUR PLUS D’INFORMATIONS:

Plus d’informations et d’images concernant le gisement d’Artzi
Informations relatives au gisement d’Artzi sur le site Web de la mairie.

Article concernant le gisement
Bref article concernant les fouilles publié en 2021 dans la revue Travaux archéologiques de Navarre (disponible en pdf).

Emplacement
Emplacement du site.

Sons des paysages

Prêt à voyager au IIIe siècle ?
Écoutez attentivement l’histoire que nous raconte Ur de Artzi.

IDENTIFICATION DES GISEMENTS ET DÉPLOIEMENT DES RECHERCHES

Les éléments de l’époque romaine trouvés à la surface furent les premiers indices de l’existence d’un gisement archéologique romain sur le site d’Artzi. Ce sont des membres de la Société scientifique Aranzadi qui firent ces trouvailles après la construction de la nouvelle route.

C’est en 2012 qu’eurent lieu les premiers sondages archéologiques et, s’ils ne révélèrent pas la présence de structures, ils permirent néanmoins de documenter un grand nombre d’éléments de l’époque romaine. À partir de 2014, diverses campagnes de prospection géophysique furent conduites. Elles permirent, sans extraire une once de terre, de constater l’existence d’un complexe formé par différents bâtiments du site.

Depuis 2015, de nouvelles campagnes de fouilles sont réalisées chaque été. Grâce à elles, de nombreux vestiges ont pu être enregistrés, permettant ainsi d’obtenir de nouvelles informations sur les caractéristiques et le développement de cet établissement.

L’association de ces deux méthodologies a permis de révéler qu’il s’agit d’un complexe de près d’un hectare formé de structures constructives aux caractéristiques différentes, qui présentent de ce fait différents degrés de conservation. Jusqu’à présent, seule la structure qui se trouve au nord de la route NA2040 reliant Nagore à Lakabe a pu être identifiée, mais on n’écarte pas l’hypothèse que le gisement puisse s’étendre vers le sud.

LE COMPLEXE THERMAL

Il s’agit du bâtiment sur lequel les recherches se sont concentrées jusqu’à ce jour, puisque des fouilles y ont eu lieu sans interruption de 2015 à 2021. Construit sur un plan rectangulaire, il mesure 20 m de long sur 5 m de large.

On y a observé des espaces correspondant à 7 pièces, dont deux dotées d’un système de chauffage. Ces structures se composaient d’une cavité située sous le sol (soutenu par des piliers en briques) sur lequel on marchait. Cette cavité communiquait également avec le praefornium (four). L’air chaud qui s’en échappait réchauffait la surface du sol et remontait par les tubuli, des briques creuses situées entre les cloisons.

L’une des particularités les plus frappantes de ce complexe est sa similitude avec le complexe documenté à Donazaharre/Saint-Jean-Le-Vieux, un site situé sur le versant nord des Pyrénées dans le prolongement de la chaussée.

Bien que n’étant plus utilisé à des fins thermales, ce bâtiment resta encore en fonction un certain temps pendant l’antiquité tardive, une époque à laquelle une phase ultérieure a pu être documentée grâce à la présence d’abondants fragments de matériaux de construction, de squelettes d’animaux et de céramiques romaines communes.

Auprès de ces vestiges, on a également trouvé une grande quantité de scories de fer, ce qui indique que cette pièce était également utilisée pour des activités productives. Sachant que l’on trouvait des activités minières dans le bassin de l’Urrobi et ses environs à différentes périodes de l’histoire, il est permis de penser que ce lieu accueillait des activités liées à la métallurgie.